Mankunku Quartet – Yakhal' Inkomo

Initialement publié en 1968, au plus fort de l'apartheid, Yakhal' Inkomo est le premier album retentissant du saxophoniste ténor Winston « Mankunku » Ngozi et l'un des disques de jazz sud-africain les plus appréciés de tous les temps. Avec seulement quatre titres d'une trentaine de minutes, l'album ne perd pas une seconde : chaque note est chargée d'émotion, de résistance et de recueillement.

Les deux compositions originales de la face A – le titre éponyme « Yakhal' Inkomo » et « Dedication (To Daddy Trane and Brother Shorter) » – trônent fièrement aux côtés des morceaux de Coltrane et Horace Silver qui suivent. Elles mettent en valeur la sensibilité mélodique, le ton et le phrasé époustouflants de Mankunku. Une musique écrite sous une oppression brutale, mais débordante d'espoir, d'expression et de puissance spirituelle.

Enregistrée avec un groupe métis (dont le pianiste Lionel Pillay, le bassiste Agrippa Magwaza et le batteur Early Mabuza), cette session était en elle-même un acte de rébellion – une affirmation d'unité et de liberté face à la censure de l'époque de l'apartheid. L'expression « Yakhal' Inkomo » , traduite par « le mugissement du taureau », avait une profonde portée symbolique pour la communauté noire d'Afrique du Sud, échappant à la surveillance du gouvernement tout en exprimant le chagrin, la rage et la persévérance.

Désormais réédité avec amour avec un master à demi-vitesse par Miles Showell d'Abbey Road à partir des bandes originales, et logé dans une réplique de la pochette originale de World Record Co., cette édition restitue l'éclat de l'un des disques de jazz les plus émouvants et les plus puissants jamais réalisés.

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